- COOK (J.)
- COOK (J.)COOK JAMES (1728-1779)Rejeton aventureux d’une famille modeste de cultivateurs anglais, autodidacte féru d’observations, de mathématiques et d’astronomie, James Cook gravit rapidement les échelons de la Royal Navy à la faveur de la guerre avec la France (1756-1763). Au lendemain de la guerre de Sept Ans, il est suffisamment connu et estimé pour se voir confier de nombreuses missions de relevé topographique dont il s’acquitte avec brio.Chargé par la Société royale de géographie de Londres de gagner le Pacifique Sud afin d’observer le passage de la planète Vénus devant le disque solaire, il s’embarque en août 1768 à Plymouth à bord de l’Endeavour . Délaissant le détroit de Magellan, il cingle vers le cap Horn, qu’il réussit à doubler après avoir essuyé une furieuse tempête et manqué cent fois s’éventrer sur des écueils mal indiqués. En mars 1769, il atteint une petite île appartenant aux Tuamotu. Le mois suivant, il accoste à Tahiti où sa diplomatie courtoise lui vaut l’amitié indéfectible de la population indigène et lui permet d’établir un campement et un observatoire astronomique. Il reconnaît peu après les îles de l’archipel, découvert avant lui par Bougainville, auxquelles il donne le nom d’îles de la Société. Après en avoir fait minutieusement le relevé, il se dirige vers le continent austral. Le 7 septembre 1769, après une tempête d’une rare violence, il aperçoit les côtes de la Nouvelle-Zélande; il en dresse la carte malgré l’hostilité des indigènes. Le 31 mars 1770, il lève l’ancre et mouille vingt jours plus tard dans Botany Bay sur la côte orientale de l’Australie. La férocité des aborigènes et la présence de récifs et de hauts fonds ne le découragent pas d’explorer sur 1 600 miles l’est de l’Australie, qu’il baptise Nouvelle-Galles du Sud et dont il prend possession au nom du roi George III. Après s’être échoué sur un récif de corail dont il parvient à se dégager in extremis, Cook se décide à prendre le chemin du retour. Avec un équipage décimé par la malaria et les fièvres tropicales, il double le cap de Bonne-Espérance et arrive en vue des côtes anglaises le 11 juin 1771.La richesse et la précision des informations rapportées de ce premier voyage incitent le gouvernement anglais à lui confier la périlleuse mission d’explorer le continent antarctique. En avril 1772, Cook repart vers le sud avec deux vaisseaux, la Resolution et l’Adventure .Il franchit le cercle polaire antarctique, qu’il reconnaît vide de toute présence humaine, et cingle à travers les glaces des mers du Sud pendant 171 jours. Après s’être perdus, puis retrouvés, les deux navires font route vers Tahiti. De là, Cook part à la découverte des atolls du Pacifique qui portent son nom (sept. 1773). À l’automne, il croise les Friendly Islands. En décembre, janvier et février, il est à nouveau dans les glaces de l’extrême Sud. Le 6 avril, il découvre l’île de Pâques et ses énigmatiques figures de pierre. De retour à Tahiti, il en profite pour ajouter quelques îles à son tableau d’exploration. Le 4 août, c’est l’archipel des Nouvelles-Hébrides où il fait donner le canon contre les anthropophages mélanésiens qui tuent plusieurs hommes de son équipage. Il abrège sa course et, au mois de juin 1775, il jette l’ancre dans le port de Londres après avoir parcouru 80 000 kilomètres sur mer.Cook est à présent un héros national. La Société royale de géographie lui confie une nouvelle mission: découvrir le fameux passage du Nord-Ouest reliant l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Cook s’embarque à bord de la Resolution en juillet 1776. Au cap Horn, il est rejoint par la Discovery commandée par le lieutenant Clerke. Par l’itinéraire désormais connu et balisé grâce à ses premiers voyages d’exploration, Cook gagne Tahiti pour la troisième fois. Après une courte halte, il met cap au Nord et découvre les îles Sandwich (actuellement îles Hawaii), en janvier 1778. Tout en procédant au relevé des côtes du Pacifique septentrional, il rencontre des Esquimaux dans ce qui deviendra la baie de Vancouver, et des Russes dans la baie d’Unalaska, à la recherche comme lui d’un passage du Nord-Ouest à travers l’Arctique. Il se heurte bientôt à une véritable mer de glace et ne voit pas d’autre solution que de rebrousser chemin. Sa flottille essuie une épouvantable tempête qui l’oblige à mouiller dans la baie de Kerakakoa dans l’archipel hawaïen. Les Polynésiens se montrent tour à tour amicaux et hostiles. Peu soucieux de s’attarder, Cook lève l’ancre le 4 février, mais un ouragan le contraint de revenir s’abriter dans la baie où les indigènes se font de plus en plus menaçants. À l’aube du 14 février 1779, Cook descend à terre pour tenter de rétablir le calme. Il est attaqué par plusieurs milliers de guerriers polynésiens et poignardé alors que, seul, il protège le repli de ses hommes. Du grand explorateur, le lieutenant Clerke ne retrouvera que les os et une tête méconnaissable. James Cook l’intrépide laissait à la postérité des cartes admirables et définitives, confirmées plus que retouchées par les Français La Pérouse et d’Entrecasteaux, et un magnifique exemple de ténacité et d’endurance humaines.
Encyclopédie Universelle. 2012.